Haine...

Vous êtes méchant, déclara avec simplicité Azyalis en toisant Hate d'un regard plein de reproches.

Azyalis ne semblait ni effrayée ni choquée, et la seule chose qui se lisait dans ses yeux était le consternation.

Azyalis, assise sur le rebord d'un toit le fixait d'un regard indéchiffrable.

Vous ne pouvez pas continuer ainsi,déclara-t-elle avec autorité.

Oui c'est vrai, nous sommes tous méchants,reprit-elle sur un ton évasif.

Qu'importe, vos actes sont irréversibles!protesta la jeune fille.
Pour celui que vous avez tué un autre devra naître. Votre devoir nuit à l'équilibre de ce monde!

Azyalis fixait le meurtrier d'un air sévère.

Un monde de gens comme vous me semble guère préférable, rétorqua la jeune fille avec un sourire forcé.

L'équilibre doit être rétablit, reprit Azyalis sur un ton catégorique. De ce fait vous devez sauvez quelqu'un...

Ce que je vais faire? Je vais vous harceler jusqu'à ce que vous accédiez à me demande, ajouta-t-elle sur un ton étrange, qui ne permettait pas de savoir si elle était sérieuse.

Ainsi vous êtes méchants mais non mauvais... commenca-t-elle en haussa les sourcils.

La vermine de ce monde comme vous l'appelez est nécessaire, car sans elle ce monde ne se stabilisera jamais...

Vous devez sauver quelqu'un, déclara-t-elle sur un ton sans réplique.

"Je n'ai même pas été capable de sauver ma famille adoptive...que voulez vous que je sauve quelqu'un..." Dit il en se retournant brusquement.

"Je me demande ce que vous avez à me coller ainsi alors qu'il existe des hommes biens plus cruels que moi..."

Il soupira puis se mit à avancer dans une ruelle sous le bruit de ses deux longues chaînes frappant contre son corps à chaque pas...

Ainsi tout ce que vous faisez serait voué à l'échec? Seriez-vous pathétique à ce point ? ricana la jeune fille.

Les meurtriers sont rares dans les rues de Draïna. Et la cruauté n'est pas monnaie courante... reprit-elle sur un ton calme.

Azyalis fronça les sourcils. Elle avançait avec autant de dignité que l'on peut avancer lorsque l'on marche sur des tuiles branlantes. Elle s'arrêta et lança à Hate :

D'ailleurs vous êtes bien loin de chez vous pour un hendy!

Donc vous qui n'avez plus ma jeunesse pouvez sauver quelqu'un! Et j'y veillerai!

Elle lança un regard inquisiteur à Hate.

Ce n'est pas grave que je ne vous connaisse pas, je risquerais d'avoir pitié de vous, déclara-t-elle sur un ton posé.

L'équilibre doit être rétablit, répéta Azyalis, comme si elle s'adressait à un enfant particulièrement têtu. Je ne peux prévoir qui aura besoin de votre aide, mais je veux que vous le sauviez.

Elle jaugea Hate du regard et reprit :
J'ai n'ai que faire que vous croyez en moi ou non, mais sachez que je pourrais me montrer très convaincante, si je vous dénoncais comme meurtrier...

En l'occurence vous êtes un assassin... Et même si l'on vous tuait rien n'y changerait il y aurait un assassin de plus...

Sauvez quequ'un ou je vous hanterais jusqu'au restant de vos jours...

Azyalis était têtue et il était difficile de la faire changer d'idée...

Je n'ai pas peur de vous! clama-t-elle du haut du toit d'une petite boutique.

Alors vous ne valez pas mieux que ceux que vous tuez, conclut-elle sombrement.

Azyalis se laissa glisser du toit et atterit avec légèreté.

Les choses sont plus nettes avec plus de recul, déclara-t-elle en regardant les toits, comme si elle regrettait d'être descendue.

Ne jugez pas les gens sur les apparences... répondit-elle à Hate comme si elle se souvenait brusquement de son existence.

Et vous pensez réellement que votre attittude belliqueuse résolve quoi que ce soit? demanda Azyalis sur un ton saracastique.

°Il pense vraiment que si je voulais le tuer j'essayerais de lui taper dessus? Je suis pas aussi folle que j'en ai l'air, non mais!°

Il y a des blessures plus sournoises que les simples coups... répondit-elle en haussant les épaules.

Azyalis suivait Hate, à la même allure que ce dernier, quand elle lança sur un ton mesquin :

Ou peut-être avez-vous peur d'accéder à ma requête par crainte d'échouer, comme vous avez échoué à sauvez les vôtres?

Azyalis se massa le coup et se releva en époussetant sa robe avant de répondre simplement :

Je suis peut-être frêle mais pas froussarde et je n'ai pas peur de vous. Malrgé tout je ne suis pas stupide et vous n'êtes pas digne de confiance!

Elle monta sur un rebord de fenêtre et en escaladant un volet regagna les toits.

Vexée de s'être fait avoir si facilement, elle lui demanda sur un ton narquois :
Et pensez-vous qu'il approuverait celui que vous devenez?

Celui qui vous recueillit sous son toit... répondit Azyalis qui avait reprit son attitude calme et posée, comme si personne n'avait tenté de l'étrangler dans les minutes précédentes.

Cette famille que vous disez aimer n'a-t-elle jamais nourri l'espoir de vous voir devenir quelqu'un d'autre que celui que vous êtes aujourd'hui? demada-t-elle sur un ton peiné.

Elle avançait toujours avec grâce et lenteur sur les toits de Draïna.