Taverne de Draïe-nan-pas-sur-la-tête

Léseldur suivait l'homme en trottinant.
°Ok ok, ya pas le feu au lac non plus... Lac qui est d'ailleurs à sec depuis maintenant pas mal de temps.......° Léseldur se remit à penser à son ancien chez lui au lac Nin.
°C'était bien!°
Le courtisan n'ayant rien bu, il ne donna que quelques piècette à une serveuse, salua Alexander et Oselsis qui avaient l'air très occupé avant de sortir de la taverne.

Ce que vous venez de dire est valable pour moi... J'ai défié l'autorité d'Hendiya pour pouvoir épouser Alicia et j'ai même fait assassiner ma première épouse afin de pouvoir vivre avec une femme qui ne m'a jamais réellement aimé...
Il était clair que le cas d'Alexander était encore différent parce qu'Oselsis, elle au moins n'avait jamais eu à se débarrasser de quiconque avant d'épouser Affesnylz.
Moi qui lui avait juré obéissance éternelle... Il se mit à rire nerveusement, l'alcool ne devait pas y être pour rien.

A votre santé Oselsis!
Sur ce, Alexander vida son verre. Comme pour le premier, le goût était désagréable mais cette fois-ci la boisson était moins forte...
Je souhaite à Affensylz et Alicia d'être le couple le plus heureux du monde...
La voix du mercenaire n'était plus du tout froide, et le ton hautement ironique de sa phrase ne laissait pas douter qu'il ne le pensait pas un instant.
Les joues du mercenaires commencèrent à devenir rosées, il fallait dire que sa peau était si pale que ce n'était pas très difficile d'y mettre un peu plus de couleur...

Non pas vraiment...
Alexander voulu se lever pour aller chercher quelque chose au bar mais ses chaussures ne voulaient pas aller droit... ou ses pieds, enfin, le temps d'y réfléchir, il avait oublié ce qu'il voulait chercher au bar et s'assit de nouveau.
Je n'arrive pas à y croire, deux verres et je suis déjà dans cet état, J'ai vu Léseldur boire cinq chopes de bières d'affilées sans même qu'il n'en ressente d'effet secondaire...
Le mercenaire ne voulait même pas penser à la gueule de bois qu'il aurait le lendemain...
Je ne vois pas ce que nous pourrions faire pour l'instant...

Je propose que nous allions jeter des pierres dans les fenêtres du palais... Alexander n'arrivait pas à croire qu'il disait une chose aussi stupide mais c'est comme si les mots sortait tous seuls de sa bouche...
Il se mit à rire nerveusement en faisant tourner son verre plein d'alcool...
Sinon, ce que nous pourrions faire est d'aller sermonner nos compagnons respectifs et de voir ce qu'il en est vraiment...

Alexander, dont l'alcool dans le sang s'était vite dissipé, se leva pour se rendre à nouveau au bar.
Il déposa quelques pièces sur le comptoir, juste de quoi payer sa note, celle d'Oselsis et donner un pourboire au barman.
Puis, il retourna vers Oselsis.
Nous ne devrions pas rester ici... Vous feriez mieux de rentrer au palais et moi chez moi...

Alexander regarda la reine s'éloigner.
Il jeta un dernier coup d'oeil dans la salle qui s'était un peu désemplie. Léseldur et l'homme étrange étaient partis et il ne restait plus que quelques Olians sans grande importance et sans grand intérêt.
Le mercenaier se leva donc et partit en direction de son nouveau chez lui...

Alexander, qui bien qu'il se soit ouvert les veines, n'avait pas perdu tout son bon sens, il avait récupéré son cheval et c'est ainsi qu'il avait pu se rendre jusqu'à la taverne sans en mourir.
En cachant ses poignets mutilés, il commanda le plat du jour et du thé. Il avait besoin de manger pour pouvoir reprendre un peu de force ou tout du moins pour avoir l'air d'autre chose que d'un pauvre Hendy à moitié mort...
La taverne était calme, il avait besoin de tranquilité.
Finalement, il avait perdu beaucoup de sang même si les entailles n'étaient pas très profondes, en gros, il y avait plus eu de peur que de mal.
Le mercenaire s'installa dans un coin de la salle et commença à manger dès que la serveuse l'eut servi...

Le mercenaire fixa de ses yeux vides le jeune homme qui s'adressait à lui.
La charité? Il avait lui-même à peine de quoi vivre correctement... Alexander dans un élan de générosité, il fallait dire qu'il avait perdu beaucoup de sang et que son cerveau en avait besoin pour fonctionner correctement, fouilla dans sa bourse pour en tirer une grosse pièce d'or.
Il la lança à l'inconnu.

Le mercenaire Hendy eut un léger rictus. Le jeune homme avait l'air d'être l'un de ces petits voleurs de bourses qui traînent dans les rues ou les tavernes pour embêter les clients et les délester de leur or.
Oui en effet, on peut dire que ce n'est pas vraiment la meilleure période de ma vie...
Alexander tira sur ses manches pour masquer le fait que ses bandages commençaient à être tachés de sang. Il ne savait pas pourquoi il parlait plus à cet homme alors qu'il avait été si désagréable avec le vieil Olian. Peut-être lui parlait-il parce qu'ils étaient presque de la même race ou que le jeune homme n'avait pas l'air de tout savoir et de tout vouloir résoudre.

Le mercenaire Hendy pencha la tête sur le côté et repoussa son assiette. Il n'avait plus vraiment faim...
Il regarda passer "l'homme à la grande carcasse" avant de fixer le jeune métis. Qu'est-ce qui pouvait tant le gêner pour qu'il soupire ainsi?
Alexander sourit étrangement avant de répondre au jeune homme.
Un emploi? Cela fait si longtemps que personne ne m'a engagé que je ne sais même pas si je suis encore capable de me battre...
Ce qui était certain c'est qu'en ce moment même, Alexander n'aurait pas pu sortir son épée du foureau tant ses poignets le faisaient souffrir. Mais comme d'habitude, il ne laissait rien transparaître de sa souffrance et se contentait de serrer les dents en silence.
L'Hendy aux yeux verts ferma les yeux un moment avant d'ouvrir de nouveau la bouche.
Tu dois venir de Fraternité, non? Connais-tu exactement quelle est la situation actuelle dans la grande cité de notre, Alexander hésita sur le "notre", il n'était pas certain des origines exactes du jeune homme, peuple?

Oui, je suis du même avis que vous...
Dans le doute, Alexander vouvoyait les gens, c'était une façon polie de s'adresser à eux et parfois difficile de savoir quel âge avait quelqu'un, donc, il vouvoyait tous ceux qu'il ne connaissait pas pour être certain de ne manquer de respect à personne.
La situation de Fraternité n'était déjà pas très glorieuse à son époque alors il n'avait aucun mal à savoir ce qu'il pouvait bien se passer à présent.
L'Hendy, qui bien que suicidaire sur les bords, n'était pas idiot. Il avait remarqué les regards insistants du jeune homme sur ses poignets. Il tira donc sa chemise vers le haut pour découvrir totalement ses bandages qui à présent étaient rouge sang.
Ceci comble-t-il votre curiosité?

Le mercenaire hocha la tête à la remarque du jeune homme. Il remit en place ses bandages et tira ses manches dessus.
Le métis n'avait sûrement pas tort, ce n'est pas en mettant des bandes pour masquer ses blessures qu'elles allaient forcément se soigner toutes seules. De plus, il n'était pas faux que si les plaies venaient à s'infecter, il n'y aurait pas d'autre solution que de lui couper les mains... et un mercenaire sans main ce n'était pas vraiment courant...
Si je te suis, Alexander accentua le "si", tu pourras vraiment m'aider?
L'Hendy en doutait mais bon, il n'avait pas l'intention de demander de l'aide à Alicia ou Affensylz donc, il s'en remettait à cet inconnu qui n'avait pas l'air de savoir qui Alexander avait été....

Minasé haussa un sourcil dubitatif à la remarque d'Alexander. Le jeune homme sourit de tputes ses dents en répondant :

"Ça dépend... Je peux soigner tes blessures... Et si tu m'offres du boulot, ouais, je suis effectivement une aide. ^_______^ "

Et le revoilà, le métis qui faisait son char pour être nourrit et loger aux dépents des autres... Enfin, faut bien vivre. Minasé se leva et commença à se diriger vers la sortie de la Taverne pour aller rejoindre son habitation. Il était presque certain que l'Hendy se doutait qu'à dix huit heures, les rues de Fraternité étaient assez mal fréquentées... Même si pour l'instant ils étaient encore à Draïna. Il tâta machinalement sa poche pour vérifier la présence d'une arme dans sa poche et ouvrit la porte, s'emmitouflant dans sa cape avant de souffler à Alexander:

"On y va en courant. C'est plus sûr... "

Puis, avec un sourire espiègle, le jeune homme se lança dans une course à l'allure féline à travers les rues sombres... En faisant attention à ne pas se ramasser sur un mendiant, comme ça lui arrivait souvent.

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