La Chambre annexe

Léseldur avait eu juste assez de temps pour pénêtrer à l'intérieur de la chambre.
Les gardes avaient été semés il y a longtemps au tournant d'un couloir, ils devaient être en train de chercher dans le Palais.

Talos, se retourna, essouflé mais confiant : en effet, sa peau rose recommencait à devenir verte, comme à son habitude.
Mais de la vapeur d'eau l'entourait en spirale, et sa chaleur corporelle semblait haute. Il avait reçu quelques coups des gardes, qui lui avait valu quelques eraflures, mais il ne semblait pas en être affecté.

Sans un mot, il considéra Leseldur quelques instants, mais se détourna et commenca à emprunter la fenêtre. Il avait l'intention de s'échaper par cette ouverture.

Léseldur regarda attentivement le guérisseur, il était grand et cela pouvait être un inconvénient mais aussi un avantage pour le jeune courtisan. Léseldur pouvait toujours essayer de lui mettre des coup de tête dans le ventre, ce qui pour dire vrai fait très mal.
En voyant que Talos allait s'enfuir par une fenêtre, le jeune Olian réussi à lui attraper le derrière de son armure pour le faire reculer et se plaça entre la fenêtre et le vieil Olian.
Comment osez-vous? hurla à plain poumon Lésseldur.
Vous n'êtes qu'un traitre à votre peuple et rien ne pourra justifier une pareille action. Sur ce, le courtisan prit une position de défense s'attendant à ce que le guérisseur l'attaque avec son bâton.
Des larmes de rage et de tristesse se mêlaient dans les yeux noirs du courtisan, il ne pouvait pas comprendre qu'on puisse faire du mal à la reine.

Un traitre ?

Le vieil homme avait clairement changé comparé à la dernière rencontre avec Léseldur. Il ne s'aidait plus de son bâton de marche pour tenir droit.

Sache que, tandis que toi, petit valet, tu te languis sous les jupons de la Reine, satisfaisant leur moindre envie quotidienne, dans le Royaume d'Oliane se passe des choses dont tu n'oses même pas t'imaginer en rêve.

Ceux qu'on apelle les Olians Sombres se terrent dans l'ombre en attente d'une occasion pour sauter sur le trône. J'en faisais partie, mais dans leurs grands projets on comptait l'assassinat du Roi.
En étouffant l'histoire de cette liaison sentimentale avec une hendy, je limite leur recrutement chez le peuple, dont la haine envers ces bandits se fait de plus en plus grande de jour en jour, et par conséquent, je sauve le Roi que j'aime.

Je me sacrifie au service de mon royaume !

A ce moment précis, Talos asséna un coup de son fragile bâton à Léseldur dans le ventre, à une vitesse qu'on n'aurait pu soupçoner en vue de sa lenteur habituelle.
Son coup n'avait pour but que d'étourdir le courtisan.

Qui est le traitre ?
Alors ? Ou est passé ton amour pour ta tant aimée Reine ?

Léseldur éclata de rire. Un rire sans joie, vide de toute émotion.
Pauvre vieux fou ne crois tu pas que le roi sait tout? Tu es d'une naïveté toute enfantine pour un vieux! De nombreuses personnes autres que tes Olians Sombres par le passé ont louché sur le trône de notre roi et en as-tu entendu parlé? Non, car il n'ont pas fait long feu sur cette terre. Le courtisan eut un sourire cruel.
Affensylz est près à tout pour garder son pouvoir et en tentant d'assassiner la reine tu ne viens que de le débarrasser d'un lourd fardeau. Le courtisan qui s'était légèrement plié sous le coup de Talos reprit une posture droite. Puis son visage changea radicalement d'expression.
Comment oses-tu parler des Hendys ainsi toi qui ne les connais pas? Tous les Hendys ne sont pas à mettre dans la même catégorie! Il en existe qui ont encore un sens de l'honneur. Léseldur voulait sous-entendre Alexander mais il doutait du fait que le guérisseur s'en soit rendu compte.
Moi aussi je les haïssais et je voulais leur mort à tous, je m'étais même fâché avec leur déesse, Hendiya. Mais j'ai appris à dépasser nos antiques différents et tu ferais mieux de faire de même. Le jeune Olian lança un regard de défi sur le vieil Olian.
Frappe-moi encore une fois et la dernière chose que tu verras seront tes tripes sortant de ton ventre! Et enfin, on pourra dire que ton "sacrifice" sera effectif. Il n'y avait plus rien de doux dans les traits du jeune courtisan, tout en lui n'exprimait plus que le dégoût pour cet homme qui se tenait devant lui.
De plus, tu ignores tout de mes rêves... grogna Léseldur. En effet, depuis l'assassinat de ses parents, le jeune courtisan n'avait jamais passé une nuit entière sans revoir l'horreur dont il avait été témoin.

A l'aide de son bâton il placa un coup à la côte aussitôt que Léseldur finit de parler. Son coup fut si puissant que Léseldur manqua d'être projeté. Un halo de vapeur avait marqué l'agencement de l'attaque.

Ne sais-tu donc que dire des sottises ? dit-il.
Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, tes rêves et ton ignorance, ajouta-t-il simplement.

Le vieil homme voulait fuir rapidement, les gardes finiraient par le trouver.

Léseldur qui en avait assez d'être ainsi maltraité par ce vieil imbécil de guérisseur olian lui mit un coup de pied bien placé au niveau du genou droit.
Ne savez-vous pas prendre les gens autrement que de haut? Il plaça la lame de Sakura sous la gorge de Talos. Ses yeux noirs brillait d'une lueur de rage et de détermination.
Les côtes du jeune courtisan lui faisaient atrocement mal mais il essaya de montrer au minimum sa douleur mais malgré cela, une affreuse grimace marquait son gracieux visage. En bougeant, il se rendit compte que l'une d'elles devait être cassée.
Personne ne voudra jamais de toi, où que tu iras, ils te chasseront! Personne ne voudra d'un traitre de ton espèce même pas les Dzoems ou les Hendys que tu sembles tellement détester!

Talos, qui n'avait pas fait vraiment attention à Léseldur jusqu'à maintenant, le considéra un instant. Le coup de pied ne lui avait pas fait broncher cependant.

Un silence s'était installé dans la chambre, mais le druide le rompit.

Je me suis peut-être trompé...

Léseldur fut projeté contre le mur, le longueur du bâton sur son cou.

La Reine meurt dans trois jours
Si tu tiens à sa vie, rends-toi sur la Plage blanche dans deux jours quand le soleil se couchera, je serais là. Viens seul. Si tu emmènes quelqu'un, je le tuerais, ou je fuierais.

Sur ces mots il sauta par la fenêtre avec agilité, car sa peau commencait à devenir trop pâle, synonime de sa vieillesse et sa lenteur habituelle.

°Quel vieux c**!° pensa Léseldur en se massant le dos. En regardant par la fenêtre, le courtisan se rendit compte qu'il ne pouvait plus rien faire pour le rattraper.
°Trois jours!° Le jeune Olian se mordit la lèvre supérieure, il devait faire vite.
°La plage blanche, la nuit...° Il frissona, un jour, une vieille femme lui avait dit de ne jamais sortir seul la nuit sinon il lui arriverait un grand malheur. Le malheureux se tordit les mains. Mais qu'était sa vie comparée à celle de la reine? Rien! Il devait agir!
Sur cette réflexion, Léseldur sortit de la chambre et se dirigea au plus vite auprès de la reine.

HJ: Deux jours ça fait deux semaines (d'après la nouvelle loi de Luliya)... C'est pas un peu long tout de même? HJ
[Réponse de Méssara: je crois que je vais devoir changer la date, Luliya n'en ayant pas le temps...]