La salle du trône

°Heureusement que c'est pas moi qui boit ca Alicia me tuerait...°

Affensylz au final avait plutôt l'air soulagé, Léseldur paraissait bien assez traumatisé pour deux.

Elle n'avait jamais apprécié qu'il ne se méfie jamais de ce qu'il buvait, mais Alicia aurait été du genre à se méfier de l'eau de pluie...

Je pense qu'elle pourra s'allonger dans sa chambre...

°Et si je lui propose la mienne elle risque de mal le prendre...°

Quelques un de ses plus beaux souvenirs lui revenait en tête, sous forme d'images.

Elle tenta de les toucher de la main, machinalement, mais les images s'éloignaient progressivement pour sombrer dans une distorsion des plus horribles souvenirs, inconsistants, Oselsis voyait ses souvenirs qui lui entrait par la bouche, les oreilles, le nez, les yeux, tandis qu'elle serrait sa tête entre ses mains. Tout paraissait si vrai que c'en était assomant, tel un cauchemar dont on se réveille et qui continue.

Elle n'avait toujours pas recouvert la mémoire. Ses souvenirs lui avaient à nouveau échapées.

Voyant que quelque chose n'allait pas, Léseldur se précipita sur la reine pour la prendre dans ses bras.
Majesté! lui dit-il avec douceur en tentant de comprendre ce qu'il s'était produit..
Le fidèle courtisan lança un regard assassin sur Talos.
Que se passe-t-il? siffla-t-il à travers ses dents au guérisseur.
Le jeune Olian aux cheveux rouges n'attendait qu'un ordre de son maître pour agir mais il avait déjà posé une main sur un de ses sabres.

Affensylz lança un regard d'abertissement à Léseldur, qui signifiait à peu près "même si tu tailles le vieillard en pièce ca règlera pas le problème".

Il s'approcha d'Osëlsis sans pour autant la toucher, il n'était pas vraiment la personne idéale pour la réconforter, même si son état ne le laissait pas indifférent, du moins pas totalement.

Après tout Talos avait clairement annoncé qu'elle ne serait pas au mieux de sa forme après avoir bu la potion. Il interrogea tout de même Talos du regard, pour avoir son avis.

Léseldur se mit à sangloter de rage. Il savait bien que tuer Talos n'apporterait rien mais il en serait tout de même soulagé. Mais finalement, c'était peut-être une réaction normale. Il se calma donc et s'essuya les yeux du revers de sa manche.
°J'espère que c'est normal° se répétait-il sans cesse.
Le courtisan attendait la réponse du guérisseur avec autant d'impatience que le roi.

Face à l'agitation, le vieil homme s'avanca pour vérifier le poul de la Reine qui luttait contre elle-même.

Tout se passe comme prévu. L'effet de la potion agira, je dirais en vue du métabolisme de sa majesté, d'ici trois jours.

Il faut installer la Reine dans un endroit confortable. Il faut que durant ce temps d'agissement le sujet soit confortablement installé.

Bien qu'il parle avec détermination, ses mains n'en disant pas autant. Talos s'était mis à trembloter, et on pouvait voir en ses yeux quelques lueurs d'insûreté.

Léseldur veuillez accompagner la reine dans ses appartements et veillez à ce qu'elle ne manque de rien.

Quant à vous, j'espère que vous ne vous trompez pas... ajouta-t-il en posant sur Talos un regard indéchiffrable.

°Au moins si Osëlsis revient dans son état "normal", elle sera toujours plus utile qu'à réciter des âneries...°

Je ne me serais pas permis de commetre le moindre risque; il s'agit de la Reine.

Talos regarda Léseldur éxécuter son ordre.

Bien mon seigneur, ils era fait selon votre bon vouloir!
Léseldur réussit à prendre la reine dans se bras et quitta la salle. Lorsqu'il passa devant Talos, il lui lança un regard tout aussi indéchiffrable que celui de son maître.
Il réussit à ouvrir la porte avec les pieds et la claqua derrière lui.

Talos attendit simplement un ordre, le regard dans le vide, pensif, tâtant son bâton.

Affensylz et lui étaient désormais seul dans la salle.

Vous pouvez disposer...

Affensylz congédia Talos et alla s'asseoir sur le trône songeur. Ce n'était pas dans ses habitudes mais la situation d'Osëlsis le préoccupait. Il n'y avait pas besoin d'aller loin pour trouver les limites de son autorité mais c'était tout de même la reine...

Talos s'apprêta à franchir la porte puis s'arrêta.
Il s'adressa de profil à Affensylz qui était déjà plongé dans ses pensés.

La potion d'anti-amnésie n'existe pas.

Il se retourna complètement et repris la parole :

Non, elle n'existe pas. Personne ne peut contrôler la mémoire d'autrui.

Son teint de peau était devenu quelque peu coloré, comme s'il était atteint de fièvre.

Affensylz se leva plus vite que si au lui avait versé un seau de glaçon dans le cou -du moins ce n'est qu'une supposition car quiconque essayerait risquerait fort de s'en aller rejoindre les pingouins et les cactus de Draïna, qui semble avoir disparus à jamais-.

Affensylz avança d'un pas vif vers Talos et demanda :
Qu'est-ce que vous raconter? Qu'avez vous fait boire à la reine?!

Le roi était aussi calme qu'à son habitude, sa voix était simplement plus tranchante qu'à l'accoutumée et une lueur étrange brillait dans ses yeux verts.

Si un être vivant est atteint d'amnésie, c'est qu'il ne veut pas se rappeler. Ou il ne doit pas se rappeler. L'oubli est quelque chose d'essentiel à l'évolution d'un être.

Talos n'était plus fatigué de son voyage, et se tenait droit, le teint toujours de plus en plus coloré, comme si son sang circulait à toute allure. Son bâton ne le soutenait plus.

Je ne suis pas capable de rétablir la mémoire d'un vivant, et je doute que quelqu'un en soit capable. Même si je le pouvais, les conséquences sur le mental de la Reine aurait été catastrophique. Si elle veut se rappeler, c'est à elle d'en décider : on n'influence pas ce choix de la mémoire.

°Zut Osëlsis a autant de volonté qu'une tringle de rideau ca risque d'être difficile alors...°

Alors à quoi bon partir en expédition à l'autre bout du royaume? Vous vouliez peut-être admirer le paysage mais je doute que le voyage ait plu à mes sujets.

Vous auriez pu nous dire tout celà au lieu d'organiser cette mascarade... déclara-til sur un ton égal, sans quitter Talos des yeux.

Après un instant il demanda sur un ton inquisiteur :
Qu'avez-vous fait boire à mon épouse?

Chaque chose en son temps.

Il gardait toujours un ton très respectueux envers la personne d'Affensylz.

Mon voyage n'a pas été vain : il m'a permis comme je vous l'ai dit de réunir les ingrédients nécessaire à l'éradication d'un grand mal du Royaume d'Oliane.

J'ai appris il y a quelques mois quelque chose que je n'aurais pas du apprendre. Ce n'était que des rumeurs, comme il en courrait dans tout royaume et qui pouvait atteindre à votre personne. Mais j'ai vérifié ces faits. J'ai pensé d'abord avertir la population : mais je me suis rappelé ce que vous avez fait pour notre peuple. Je vous respecte au plus au point, et de tout mon coeur.

Oliane m'a choisi pour apprendre cela. Ca ne peut paraître si grave pour vous, d'avoir des relations exéterieures. Mais c'est avec une Non-olianes. Une ... Il gloussa avant de continuer Une Hendy. UNE POURRITURE D'HENDY.







Il ne paraissait pas très logique de s'énerver contre le propriétaire d'un palais rempli de gardes à sa commande, mais Talos continuait.

Il reprit son calme.

Je compte sur vous pour garder votre secret. J'aime votre spontanéitée et votre sens de l'ordre.
Malheuresement la petite Osëlsis, qui a commis la même infâmie que vous, est faible. Elle est un danger. Le mensonge en elle finirait par resurgir. Le peuple saurait. Si le peuple sait, votre crédibilité serait réduite à la nullitée. Tôt ou tard, votre reigne prendrait fin. C'est donc ainsi que je rends mon service au Royaume. Je sauvegarde votre reigne.

Tout le monde peut se tromper, ma majesté, comme vous l'avez fait. Dans cette optique, j'ai laissé trois jours à vivre à la Reine. Si elle survit, je me serais trompé. Cependant il n'existe pas de meilleur botaniste que moi dans ce monde. Le code de poison que j'ai utilisé ne peut être rompue que par un excelent antidote-clef.

J'étouffe les bruits, je sauvegarde votre reigne, je suis prêt à en subir le sacrifice.

Affensylz écouta Talos, impassible. Il sourit pour lui même, le besoin irrépressible de certaines personnes de raconter leurs moindres faits et gestes l'étonnerait toujours.

Il rétorqua sur un ton glacial :
Je serais curieux de savoir de quel droit vous vous permettez de juger de ce qui est bon ou non pour ce royaume.

Contrairement à Talos, il n'avait pas la moindre intention d'exposer ni ses motivations ni ses projets et il ajouta :
Ne pensez pas qu'Osëlsis puisse reprendre le pouvoir qu'elle eut un temps. Quant à ma crédibilité, j'ai bien peur de n'en avoir aucune, ce qui m'évite de perdre mon temps à justifier mes actes.

Sauvez Osëlsis, je vous l'ordonne.

Bien sûr vous pouvez refuser, ajouta-t-il sur un ton qui laissait entendre qu'il n'en avait rien à faire.

Il est bon de rester impassible. Il s'agit de sauvegarder votre réputation, vous agissez bien; quelqu'un pourrait nous entendre.

Talos sourit.
Son teint était devenu rose, comme une peau oliane normalement tempérée, contrairement à son teint pâle verdoyant habituel.
Il recula d'un pas, d'une vitesse étonnement rapide pour son gabarit. Son pas paraissait léger et confiant.

Je vous ai dit ce que je devais vous dire. Mon sacrifice est fait. Je n'ai plus rien à faire ici. Je m'en vais du Royaume d'Oliane, car mon plan sera à jour bien trop tôt si je ne pars maintenant.

On pouvait facilement rire de ce qu'il venait de dire. Le palais était rempli de gardes.
Cependant il se retourna et commenca à s'en aller tranquillement, s'aidant par habitude avec son bâton en bois pour marcher alors qu'il n'en avait nettement pas besoin : il avait bizzarement l'air d'avoir gagné une centaines d'années olianes.

De dos, il finit :

Oh, et sachez que je juge ce qui est bon car personne ne le fait, car vous ne le faites pas, car vous ne l'avez pas fait.

Je me fiche de ma réputation. Si ma chère épouse venait à mourir dans des circonstances ô combien détestables, je serais libre d'épouser mon amante...°Si Osëlsis mourrait...°

Il avait du mal à voir où Talos voulait en venir en empoisonnant la reine... Il n'avait besoin de l'aide de personne pour rester sur le trône, et sans Osëlsis, plus personne ne se soucierait du sort des malheureux poulets olians.

Cela lui semblait si irréel. Mais il ne voulait pas vivre sans elle... Mais s'il n'avait pas le choix...

Il chassa ces tergiversations de son esprit et ajouta à l'attention de Talos:

Si vous franchissez cette porte maintenant, je serais au regret de vous faire revenir de gré ou de force...

Talos se retourna à nouveau, visiblement étonné.

Epouser ... UNE HENDY ?

Il n'en croyait pas ses oreilles, mais revint bien assez vite à son calme.

Je me suis trompé sur votre personne. Ça doit être du au choc, une personne de votre gabarit ne penserait pas à faire une chose pareille.

En espérant vous remettre en question, votre majesté.

Talos ouvrit la porte.

Sauvez Osëlsis, répéta Affensylz.

°Il assassine ma femme et il trouve choquant que je puisse épouser mon amante? Ce type est pas net...°

Il ne quittait pas Talos des yeux, prêt à appeler la garde au moment où ce dernier franchirait la porte.

Je n'ai pas peur de mourir.

La couleur de la peau de Talos paraissait si brûlante que des nuages de fumée tournait autour de lui.

Vous n'allez pas lâcher la garde sur un pauvre homme ? Allons.

Il serra son poing sur son bâton, puis l'utilisa pour ouvrir la porte d'un puissant coup.
Il se mit courir à travers les couloirs avec une vélocité qui n'était pas sienne.

Qui a dit que j'allais vous tuer?

°Il en a de bonnes, lui, et comment je sauve Osëlsis après, si il meurt?...°

Il suivit à grandes enjamabées Talos, interpella un garde dans le couloir, qui s'avéra être Naelys, et lui demanda poliment mais avec autorité, de rattraper Talos.

Affensylz laissa aux gardes le soin de courir après Talos et se rendit dans la chambre d'Osëlsis.